Forum test de la magnifique Piaf
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Sam 9 Sep - 12:31
Piaf
Admin
Piaf
Messages : 22
Date d'inscription : 04/03/2017
Age : 19
Localisation : France
https://fodepiaf.kanak.fr
Mon cœur bat


J'habite Los Angeles, j'ai 17 ans. Rien qui sort de l'ordinaire, ma vie est très simple. La seule différence, c'est que j'ai de graves problèmes au cœur depuis ma naissance. Je ne compte plus les opérations qu'on m'a faites pour que mon état s'améliore. Malheureusement, c'est le contraire qui se passe depuis les trois dernières années. Mais parents stressent, moi aussi. Ils ont tout l'argent de me payer ces opérations et les médicaments que je prends chaque jours, On a même un Hopper dans le salon, c'est pour dire. Ils m'ont toujours laissé la liberté de m'habiller comme je voulais, de me maquiller à l'âge que je voulais. Du coup, mon style se résume à des talons ou des semelles compensées, une extrême élégance, toujours de la poudre, du rouge à lèvre, du mascara et tout le reste. En même temps, toutes les filles du mon lycée s'habillent comme ça. Je suis populaire et sociable, je sors souvent avec des amis. Le feu qui brûle en moi aimerait bien diminuer, ce poser, se détendre, mais je ne peux pas vraiment faire machine arrière.

Ce soir, après les cours, j'ai rendez-vous chez mon cardiologue, le plus réputé de la ville. Visite habituelle, il mesure ma tension, fait des tests, me prescrit de nouveaux mes médicaments habituels. Pourtant, aujourd'hui, on ombre couvre son regard. Il demande à mes parents de venir, puis explique: « Comme vous le savez, le cas de Noa se complique, son cœur bat de moins en moins vite. Malgré la prescription que je lui donne, l'espoir se réduit petit à petit qu'elle mène une vie tranquille et sereine. Ce soir, les tests ont révélé des résultats dramatiques. Mr et Mme Oakley, j'ai le regret de vous annoncer que votre fille n'a plus que quatre mois à vivre, au grand maximum. Malgré les 50 opérations depuis sa naissance, malgré les antibiotiques, malgré tout cela. J'en suis profondément triste, et désolé. » C'est comme si mon cœur ne bat déjà plus. Tout mon corps est figé. Ma vie se termine dans quatre malheureux mois. Je n'aurais jamais d'enfants, jamais de mari, jamais de travail. Mon père fond en larmes, ma mère, elle est encore plus loin que les larmes. Même mon cardiologue a les yeux embués. Moi, je ne sais même pas si je pleure, si j'hurle, si je suis silencieuse. Je n'aurais pas la chance de vivre comme les autres. J'ai peur. J'ai peur de la mort. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas quitter mes parents. Le docteur fait un effort colossal pour continuer: « Il serait bien de respecter la dernière volonté de Noa, de savoir où elle veut passer ses derniers mois, et comment. » Il nous serre tour à tour la main, avant de me dire à moi seule « Ce fut un plaisir de te rencontrer Noa. N'oublie pas tes médicaments, et fait en sorte que tes derniers instants soient magiques.
- Je vous le promets, Monsieur.
- Tu vas me manquer.
- Je ne suis que l'une de vos patientes.
- Tout de même.
- ... Et bien adieu, Monsieur.
- Adieu, Noa... »
Cette soirée a tout changé. Une fois dans ma chambre, je saute dans mon lit et réfléchis: que faire de ces derniers mois de vie ? Ce que je voudrais, c'est un endroit tranquille, où je ne verrais pas mes parents, me voir mourir leur briserait encore plus le cœur. Surtout je voudrais un endroit perdu, où je pourrais accepter ma mort. La réponse me vient dix secondes plus tard. Je me rends dans le salon. Mes parents sont l'un dans l'autre sur le canapé, leurs joues baignées de larmes. Ils ne se disent rien, mais pensent la même chose. Ils ne me remarquent même pas. Je m’éclaircis la gorge, avant de lancer: « Maman, Papa, pour mes derniers mois, je voudrais séjourner chez grand-mère, à la campagne. C'est tout ce que je veux, être seule avec elle. » Ma mère tourne lentement la tête vers moi et me répond: « On fera ce que tu voudras, ma chérie. » Mon père, lui compris tout de suite le problème: « Mais, ça veut dire qu'on va devoir te dire adieu demain !
- Je... je préfère.
- Je... d'accord. Demain, tu pars chez elle.
- Merci, merci du fond du cœur. »
Demain, une autre partie de ma vie va commencer. La dernière. Tout ce que souhaite, c'est m'endormir sur ce sofa moelleux, dans leurs bras. Ce que je fais, sans protestations de leurs parts. Je sombre dans un sommeil sans rêves.

J'ouvre les yeux. Mes parents sont toujours près de moi. A les regarder, ils n'ont pratiquement pas dormi de la nuit. Ils ont dû penser à mille choses en même temps. Moi, je n'ai plus envie de penser à m'en donner mal à la tête. Je me lève et fait mes bagages. Je ne perds pas de temps, si on veut arriver chez grand-mère avant la nuit, on doit partir dans une demi-heure.

Durant le trajet, nos dernières heures ensemble, on parle de tous nos souvenirs, des bons comme des mauvais. La journée enfermée dans cette voiture ce passe plutôt vite. Un rit, on pleure, on se tait. Et enfin on arrive. Je vais quitter mes parents pour toujours. C'est dur pour eux comme pour moi. Je suis leur seule enfant, leur seul bijou. Je n'ai pas de mots à leur dire, je crois que mon regard suffit à tout dire. Je les serre très fort dans mes bras, je ferme les yeux. Je crois que cette embrassade à duré une bonne dizaine de minutes, mais je ne suis pas sûre. Puis, l'étreinte se desserre, je rouvre les yeux. Ils me murmurent « Adieu » J'ouvre la bouche pour leur répondre, mais aucun son ne sort, je n'en ai pas la force. Plus la force. A présent je seule, face à un nouveau monde, face à l'Amérique profonde. Quand mes parents démarrent, je ne me retourne même pas. J'ai presque un sourire aux lèvres.

La maison de ma grand-mère est petite, mais chaleureuse. Je n'y suis allée qu'à mes neuf ans, je me souviens avoir adoré cette baraque, ainsi que grand-mère. Elle va être contente de me revoir. Je toque à la porte blanche, une voie faiblarde me crie qu'elle arrive et deux minutes plus tard, la poignée - qui elle est bleue - tourne et la porte pivote pour laisser voir le visage de mémé. Dès qu'elle me voit, elle me prend dans ses bras. Elle sent le savon à la vanille, ça, je m'en souviens. Tout à coup, je me rends compte que malgré le fait qu'on ne s'est vu qu'une fois dans nos vies, nous sommes très proches. Après ça, elle me regarde de ses grands-yeux marron dont j'ai hérité. Elle est très belle, elle devait être une immense beauté dans sa jeunesse. Elle se décide enfin à me parler: « Noa ! Je suis tellement contente de te revoir ! Tu es encore plus belle que la dernière fois. Ça me touche que tu veuilles rester auprès de moi pour tes derniers jour. Ma pauvre... tu es bien trop jeune pour mourir...
- Je sais mémé, toi aussi tu m'as manqué. Dis, je suis un peu fatiguée, il va bientôt faire nuit...
- Ah oui, bien sûr, ta chambre ! Suis-moi. »
Ma chambre est plutôt petite, mais elle est magnifique, rose pâle et jaune pastel, la fenêtre donne sur le jardin, qui est magnifiquement fleuri. J'ai aussi une salle de bains rien que pour moi. Je n'ai qu'une envie, sauter dans le lit et m'endormir. Grand-mère me laisse et je tombe dans les bras de Morphée.

Première journée ici. Nouveau départ. Je me redresse et me rends compte que j'ai dormis toute habillée. Je file à la salle de bain pour prendre une douche, je mets une robe blanche légère que me tombe jusqu'aux chevilles, je me coiffe, je me maquille, je mets un collier doré et une paire de boucles d'oreilles, puis je descends en bas pour petit déjeuner. Grand-mère est déjà attablée en train de boire du thé. J'ouvre le placard: il va falloir acheter du beurre de cacahuètes, sinon je ne survivrais pas ici. Je me cuisine du bacon et rejoins ma colocataire. Elle me sourit, puis commence: « Je voudrais qu'on voie deux trois choses ensemble, s'il te plaît.
- Je t'écoute, mémé.
- Bien. D'abord, nous sommes au moi du Juin, ce qui signifie que l'école n'est pas encore finie. Je pense que tu n'auras pas envie d'étudier pour tes derniers mois, alors je ne t'ai pas inscrite au lycée local.
- Parfait.
- Tu pourras tout de même te nouer des liens avec les jeunes du coin. Tu pourras rester dehors toute la journée, mais j'exige que tu reviennes à la maison avant la nuit.
- C'est noté. »

J'avais vraiment hâte de sortir découvrir les environs. Mémé habite au milieu d'un lieu-dit où seulement quelques maisons sont présentes pour plusieurs kilomètres. Le prochain supermarché est à une demi-heure d'ici. T'oublies le pain, t'es mort. Je marche quelques mètres quand je tombe sur une bande de jeunes qui semblent avoir mon âge. Cinq : trois garçons, deux filles. Le plus grand des garçons est aussi le plus beau. Il est brun et a des yeux gris. Le second, le plus petit, est roux et porte un pantalon de jardinage. Le dernier gars est châtain et possède des yeux verts. La première fille est blonde, des yeux noirs, l'autre, très petite, a une chevelure noire, et des yeux ambrés. Quand ils me repèrent, les garçons semblent être envoûtés et les filles écarquillent les yeux. C'est la blonde qui, sans aucun préambule, s'exclama: « Waw, t'es super bien fringuée ! Je n’ai jamais vu de filles aussi chics que toi !
- Heu... merci
Ce fut au tour du plus grand garçon de parler.
- On t'a jamais vu, tu viens pas d'ici.
- Ouaip, je viens de LA
- Trop cool, dit le roux. Moi, c'est Antoine.
- Moi c'est Kelly, se présenta la blonde.
- Grace, lança la deuxième.
- Pour ma part, c'est John, révéla le châtain.
- Enfin, moi c'est Asa, expliqua le plus grand.
- Oké, moi c'est Noa.
Asa me dévisage, un sourire trop craquant aux lèvres. Je ne pus réprimer un frisson. Ce dernier reprit:
- Je pourrais te faire visiter le coin si tu veux.
- Ce sera avec plaisir.
Kelly m'interrogea:
- Comment tu fais pour avoir autant de style ?
- Bah, à Los Angeles, toutes les filles que je connaissais s'habillaient comme ça.
- Ta beauté doit aider.
- Si tu le dis... »
C'est fou ce qu'ils sont surpris de voir une fille bien habillée. Enfin, ils ont l'air sympa, c'est le plus important. Je savais bien que les garçons allaient être gagas, c'était comme ça avant d'arriver ici. Je ne veux pas m'envoyer de fleurs, mais je suis plutôt belle. Mais pas aussi belle qu'Asa, lui, c'est un vrai canon. Je ne suis pas aveugle, je suis tombée sous son charme. Qui me dit qu'il n'est pas avec Kelly ou Grace ? Je décide de me renseigner sur le coin: « Il y a d'autres gens de notre âge, ici ?
Asa secoue la tête de dégoût.
- Oui, on est pas beaucoup, ici.
- Au fait, fit John, tu vas à notre lycée ?
- Non.
- Pourquoi ?
- Parce que ce n'est pas la priorité du moment.
- Pourquoi ?
- Parce que je ne vivrais pas aussi longtemps que vous.
- Comment ça ?
- J'ai des problèmes de cœur, je vais mourir dans quatre mois maximum.  
Antoine secoue la tête.
- Et merde, je commençais à bien t'aimer.
- C'est triste, fit Grace, on te rencontre à peine qu'on doit déjà te perdre.
- Ouaip, approuva John. »
Seul Asa est silencieux, il contine de me dévisager. J'ai un problème au visage, ou quoi ?
Je passe le début d'après-midi avec mes nouveaux amis, ils me racontent leur vies, leurs histoires, je fais de même, ils sont tous fascinés par ce que je dis, comme si vivre à Los Angeles, s'était aussi passionnant qu'un bon roman d'action. On rit beaucoup, c'est agréable. Asa se lève du muret où il était assis et déclare: « Noa, je vais te faire visiter, comme promis.
- Ça marche. »
Nous laissons les autres pour continuer plus loin dans la campagne.

Je suis tellement heureuse de lui parler seule à seul, de sentir son délicieux parfum, mélange de pêche et de pins ! Nous marchons en silence jusqu'à l’orée d'une forêt. Asa arrête de marcher et m'explique: « C'est ici que commence la forêt des souhaits. Elle a été baptisée ainsi car elle réaliserait les rêves des gens. Elle est très vaste, ne t'y perds pas. Là-bas y vit des renards, des sangliers, des lapins... les animaux classiques des forêts, quoi. Il y a essentiellement des pins et des chênes, mais on croise de temps en temps des bouleaux. Des questions ?
- Vous avez beaucoup d'incendies avec cette forêt ?
- Le dernier incendie naturel s'est passé il y a vingt ans.
- D'accord. On va voir quoi, maintenant ?
- Surprise, me dit-il en faisait un clin d’œil. »

On marche un petit moment dans la forêt. Un oiseau chante, mais impossible de savoir d'où. Asa m'explique que c'est le cri caractéristique de la Mésange. C'est toujours bon à savoir. Il m'épate, avec toutes ses connaissances. « Comment sais-tu tout ça.
- Je suis né ici et comme il n'y a ni internet et que personne n'a de télé dans le coin, j'ai passé la plupart de mon temps dehors, avec Kelly, Grace, John et Antoine. Ce sont mes amis d'enfance. Je connais la forêt comme ma poche, ainsi que les autres endroits qu'on va voir. Une fois, j'étais seul dans la forêt quand j'ai croisé un énorme sanglier. Je n'avais que neuf ans.
- Wow ! Ça devait être terrifiant.
- J'avais carrément la frousse. Mais j'ai gardé mon sang froid et je me suis rappelé que mon père m'avait dit qu'il ne fallait surtout pas faire de bruit, car un sanglier a une très bonne oreille. En revanche, sa vue est médiocre, je me suis donc caché tout doucement sans faire de bruit.
- Il est parti, ensuite ?
- Pas tout de suite, j'ai quand même attendu une demi-heure. J'ai cru que mon cœur allait explosait tellement j'étais stressé. Mais il a dut flairer du gibier, il est parti sans me remarquer. »
Nous continuons de marcher dans la forêt. Je demande: « On va marcher longtemps comme ça ?
- Non, on est bientôt arrivés.
- Où ça ?
- Au prochain endroit que je veux te montrer. »

Encore quelques minutes et les arbres deviennent plus rares, la lumière, plus importante. Nous quittons la forêt. Quand je peux voir au-delà des arbres, j'ouvre grand les yeux. Quel spectacle ! Un énorme lac s'étend devant nous, je me sens d'un coup toute petite. Au bord de l'eau, un arbre, un noisetier, je pense, pousse un peu de travers. Des cœurs sont gravés, du genre "M + J = ♥️" Asa m'explique: « Voici une toute petite partie du Lac Michigan. L'arbre qui pousse est un noisetier, on le surnomme le noisetier des amoureux. Depuis des décennies, les couples qui passent par ici laissent une trace de leur amour. Comme cet arbre est immense, on a l'impression qu'il y aura toujours de la place. Des poissons, surtout des gades, vivent dans le lac. Ça va bientôt être la saison de les pêcher. Il y a aussi des grenouilles. Les touristes ne connaissent pas ces endroits, ils n'y passent jamais. Le reste de notre bande n'aime pas cet endroit, j'y vais donc tout seul, pour lire, dessiner et réfléchir. »

Je suis très touchée qu'il dise "notre bande", je me sens tout de suite intégrée, ça fait du bien. Il me propose de m'asseoir. Il s'absente une minute pour revenir avec une fleur d'une beauté à couper le souffle. Il me la glisse dans mes cheveux châtain clair. Il prend du recul et penche légèrement la tête pour admirer le résultat, puis il murmure: « Ravissant » Je me penche pour voir mon reflet dans l'eau du lac. Ça rend parfaitement bien avec mon rouge à lèvres du même rouge bonbon. Je m'exclame « Merci, Asa ! » et je l'embrasse sur la joue, laissant une belle trace de rouge à lèvres, mais on ne la voit pratiquement pas: Asa est devenu tout rouge. Il a pourtant l'air très heureux et un peu déboussolé. Je prends son visage dans mes mains et lui dépose un autre baiser sur l'autre joue. Il bredouille: « Un simple merci aurait suffi...
- Je sais très bien à ta tête que tu préfères les bisous en plus du merci.
- Tu es clairvoyante... »

Je ris, bientôt rejointe par Asa. Quelle belle journée ! Je sens que je vais adorer cet endroit. Je m'adosse contre le noisetier et je ferme les yeux. Je sens mon ami poser sa tête sur mon ventre. Je passe ma main dans ses cheveux. Ce n'est pas très approprié quand on est juste amis avec quelqu'un, mais je crois que je ne sais pas à quel degré d'affection nous sommes. Il ne s'oppose pas, alors je continue. Je finis par m'assoupir. Quand je me réveille, Asa est en train de regarder le lac. Je le rejoins et lui demande: « Tu n'en as pas marre de tout le temps regarder cette eau.
- Non, jamais. Tu sais, on devrait rentrer, il va bientôt faire nuit, je te ferais visiter le reste demain, si tu veux bien.
- Avec plaisir. »

Nous rentrons jusqu'à chez mémé. Sur le pas de la porte, c’est à lui de m’embrasser sur ma joue. Surprise mais contente, je passe ma main sur sa nuque. Ça dure une minute avant qu’il murmure : « Tu es un fille fantastique.
- Et toi un garçon extraordinaire. »
C’est la plus belle journée de ma vie.
Je prends ma douche en fredonnant :
I will love you till the end of time
I would wait 1,000,000 years
Promise you'll remember that your mine
Baby can you see through the tears?
Love you more
Than those bitches before
Say you'll remember,  say you'll remember
I will love you till the end of time


Je me réveille le lendemain, cette fois en pyjama, plus heureuse que jamais. J’ai hâte de revoir Asa, de le sentir une nouvelle fois, de l’embrasser une nouvelle fois. Je marche droit devant moi pour revenir au même endroit qu’hier, quand j’ai rencontré Asa, Antoine, John, Kelly et Grace. J’y trouve John qui lit un livre. Je penche la tête pour voire le titre : « Comment entretenir ses tomates « cœur de bœuf » ». Plutôt précis, comme livre. Il me remarque et me sourit : « Noa ! Quel bonheur de te voir ! Comment s’est passé ta balade avec Asa ?
- C’était génial. »
Je me garde bien de lui dire tout ce qu’on a fait. Je lui demande : «  Tu sais si il doit te rejoindre ?
- Pas la peine que je te réponde, il est déjà là. »
Asa est effectivement en train de marcher vers nous, mais il ne regarde que moi. Je cours vers lui et le prends de mes bras. Je jette un coup d’œil à John, il est visiblement un peu étonné mais ne dit rien. Asa me rend mon étreinte et me souffle dans mon oreille : « Tu m’as manqué.
- Toi aussi tu m’as manqué. »
Puis, il s’écarte de moi et me demande si je veux continuer la visite. J’accepte et nous laissons John qui décide de rester ici pour lire. Il me prend la main et nous marchons vers l’opposé de chez moi. Enfin, de chez mémé. Il m’amène dans un tas d’endroits, plus beaux les uns que les autres. Il me propose une pause en montrant du doigt un banc en bois sur le chemin que nous empruntons. On s’assoie et on ne fait que se regarder, lui admire la profondeur de mes yeux marron, moi, la beauté de ses yeux gris. Je décide de couper ce lien et regarde le soleil qui commence à monter : midi va bientôt arriver. Je m’étire un peu les bras et les jambes avant de reprendre la main d’Asa. Je lui demande : « Où allons-nous manger ?
- Je pense qu’on pourrait manger chez moi, mes parents ne sont pas là. Tu choisis ce qu’on fait cet aprèm’, je n’ai plus d’endroits à te faire visiter.
- Ca me va. Direction chez toi. »
La maison d’Asa est blanche et son jardin est tout petit mais très bien décoré. A l’intérieur, c’est plus grand que chez mémé mais ils sont plus que deux à partager cette maison. Je demande : « Tu es fils unique ?
- Non, j’ai une grande sœur. Je crois qu’elle est dans sa chambre, tu vas pouvoir la rencontrer. Steak et purée, ça te va ?
- C’est parfait. Tu n’aurais pas un verre d’eau, s’il te plaît ?
- Pour quoi faire ?
- Pour prendre mes médicaments.
- D’accord, attends. »
Il m’apporte un verre d’eau pendant que je sors les cinq médicaments de ma poche. Asa semble triste en voyant tout ce que je dois prendre. « C’est moche que tu dois te bousiller le ventre avec tout ça.
- C’est ça ou je meurs tout de suite. On s’y fait, tu sais. »
J’avale tous les comprimés d’un coup puis je bois une traite l’eau. Je me lève et aide mon ami à mettre la table. Sa sœur pénètre alors dans la cuisine. Elle me regarde d’un air surpris, ce serai également mon expression si je voyais une inconnue chez moi. Elle a les mêmes yeux gris qu’Asa, pourtant chez elle ça lui donne un air froid. Son frère fait les présentations : « Emma, je te présent Noa, elle vient d’emménager dans le coin, c’est ma nouvelle amie. Noa, je te présente Emma, ma grande sœur. » Je lui souris mais elle ne fait que me toiser. Un peu mal à l’aise, je m’assois sur la chaise qui est devant moi. Asa fait de même juste à côté de moi et me prend la main sous la table. Je souris : si sa sœur ne veut pas de moi, je ne vais pas paraître touchée. Elle se sert en purée et dit : « Tu dois vraiment t’ennuyer, il n’y a rien d’intéressant par ici. Moi, dès que j’ai la majorité, je pars à Chicago. Quand je pense que dans d’autres pays, on a la majorité à 18 ans. Pourquoi attendre ses 22 ans ?
- Parce que le monde est cruel, plaisante Asa.
- Tu sais Emma, pour le moment je n’ai fait que me repérer, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer.
- Et bah moi en 19 ans de vie je n’ai fait que m’ennuyer.
- Question de point de vue, peut-être.
- Tu viens de quelle ville ?
- Los Angeles.
- C’est loin, ça. J’imagine que tu es l’une des petites citadines qui flippe pour n’importe quoi, fais pas ta maligne.
- Em !, s’indigna Asa.
- Je la sens mal ta petite amie, c’est tout. »
Mon ami rougit jusqu’aux oreilles et bredouille : « Ce n’est pas ma copine.
- Ben voyons. Elle ressemble beaucoup à celle de la dernière fois, pas vrai ? La ressemblance en est presque frappante.
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
- Bien sûr que si, tu vois très bien.
- Tais-toi. »
On ne parle plus durant tout le repas. Moi je ne comprends pas. « Celle de la dernière fois » « ressemblance frappante ». Ils parlent de moi ? Il y avait une autre fille qui me ressemblait ?  Asa va devoir m’expliquer des choses.
Après mangé, mon ami m’a proposé une petite balade dans la forêt. J’accepte, mais je vois qu’un voile de tristesse recouvre ses yeux. Nous nous asseyons au pied d’un chêne et on se regarde comme la dernière fois sur le banc. Puis, il penche la tête pour m’embrasser sauf que je le repousse tout de suite : je n’ai pas la tête à ça. Je lui demande : « Que voulait dire ta sœur ?
- Rien.
- Je n’aime pas que tu me caches des choses, Asa. Je t’aime, je t’aime de tout mon cœur, j’imagine que tu le sais déjà, mais je préfère que tout soit clair entre nous. Qui est cette fille qui me ressemblait ?
- Je… Je crois que je ne suis pas encore prêt pour te le dire, je suis désolé, Noa.
- Je comprends. Viens-là. »
Je l’attire pour qu’il pose sa tête sur ma poitrine et moi je lui caresse les cheveux avec ma main droite. Nous restons là durant un bon moment, impossible de définir la durée exacte. Je sens ma main gauche mouillée : Asa pleure silencieusement. J’aimerais le réconforter, mais ce chagrin lui appartient. Alors je serre Asa encore plus fort contre moi. Au bout d’un moment, il se redresse et il m’embrasse, cette fois-ci, je ne résiste pas.
Les jours passent, nous ne faisons que marcher main dans la main ou de traîner avec le reste de la bande. Puis un jour où nous sommes adossés sur le noisetier, Asa me dit : « Noa, il faut que tu saches qu’il y a un endroit ici qui est magique. Il permet de voyager.
- Voyager comment ?
- Dans le temps. Quand j’étais seul, je passais mon temps là-bas. Et puis j’ai remarqué que cet endroit avait une fonction particulière.
- Montre-moi cet endroit. »
Pour accéder au mystérieux lieu, il faut aller au nord de la forêt, puis entrer dans une grotte. Je serre encore plus fort la main d’Asa. Quand je vois la lumière je marche d’un pas plus décidé. Quand j’arrive au bout de la grotte, mais yeux s’ouvrent en grand.
On dirait un véritable paradis au fond de la terre. En voyant les racines au plafond, je déduis que nous sommes sous un énorme arbre. Entre les racines, la lumière du jour parvient à se faufiler, se reflétant dans des cristaux, du quartz bleu pâle, je crois. Un grand bassin d’une eau clair domine l’endroit, entouré de plantes, de fleurs et d’arbres plus beaux les uns que les autres. Des carpes ont réussi à venir vivre ici, dieu seul sait comment. Tout au bout, il y a une sorte de pierre gris pâle, mais nous sommes trop loin pour voir quoi que ce soit de plus. Cet endroit est magnifique et immense. C’est la plus belle chose que j’ai vue de ma vie. Asa m’explique : « Voilà où je passais mes après-midi. Viens voir avec moi cette pierre, là-bas. » On marche jusqu’à la fameuse pierre elle était toute brisée, mais on peut encore lire ce qu’il y avait gravé :
Touche-moi
Murmure tes désirs
Je t’emmènerais
Plus loin que l’espace
Dans le temps
Tu trouveras
La chose que tu convoites
Mais reviens
Avant que la terre ne fasse
Sa rotation complète
Sinon tu seras
Prisonnier du temps

Asa se tourne vers moi et poursuit : « Après avoir lu ça, j’ai touché la pierre en murmurant que je voulais quelqu’un qui m’aime et qui s’occupe de moi. Alors je me suis évanouit et me suis réveillé ici. J’ai d’abord cru que j’avais raté, mais quand je suis sorti, j’ai bien vu que j’avais voyagé dans le temps. J’ai marché dans la forêt et je l’ai rencontré. Cette fille, Noa c’était ton sosie, elle te ressemblait comme deux gouttes d’eau mais n’avait pas du tout le même caractère que toi. Nous sommes tombés amoureux et nous jouions avec le temps pour nous présenter à nos familles. Sauf qu’un jour… Elle décida qu’on ne pourrait jamais fonder d’avenir ensemble, et qu’il fallait mieux mettre fin à notre relation. Elle a dit qu’elle allait détruire la pierre magique après mon retour dans mon époque, mais elle m’a promis qu’on se retrouvera dans quelques années. Si c’est vraiment le cas, ça veut dire qu’elle est sûrement ici, quelque part, mais je ne l’ai pas vue. Et puis quand je t’ai rencontrée, je n’ai pas compris pourquoi tu la ressemblais. J’ai d’abord cru que tu étais elle me quand je te regardais, tu ne semblais pas me connaître. Et puis, tu t’appelais Noa. Elle, se nommait Agathe. Avant que tu me dises que je t’aime juste parce que j’aimais Agathe, je vais te dire que ce n’est pas vrai. J’aimais beaucoup moins Agathe, je l’ai vite oublié. Avec toi c’est différent. J’ai envie de t’offrir la lune, de mourir pour toi. Je ferais n’importe quoi pour que tu sois heureuse. Si je pleurais, tout à l’heure… et bien c’est parce que je vais te perdre aussi. Ça fait un mois que tu es ici, tu as encore trois mois au plus. Je ne vais pas supporter l’idée de laisser filer celle que j’aime une nouvelle fois, en plus j’ai de plus forts sentiments pour la deuxième… Agathe a bien cassé la pierre, elle a sûrement trouvé un mari et pondu de bons enfants. »
En entendant çà, j’ai envie de le prendre par le col de sa chemise pour pleurer sur son épaule, mais je suis trop émue pour faire quoi que ce soit. Je reste muette, peut être durant dix minutes, peut être pendant une heure. Tout ce dont j’avais envie c’est de partir d’ici. De n’avoir jamais rencontré Asa, de ne jamais avoir entendu parler de cette Agathe, de n’être jamais partie, de ne jamais avoir eu de problèmes de cœur. Mais je ne peux que rêver, je suis toujours ici, devant cette maudite pierre, avec le bel Asa, et mon cœur qui bat très lentement. Je veux partir. Mon petit-copain hoche la tête, je crois que j’ai prononcé mes pensées à voix haute. Nous marchons en silence, je ne sais plus quoi penser. Ce n’est pas l’histoire d’Agathe qui me trouble, c’est le fait qu’il m’aime plus qu’elle, et que j’avais totalement oublié que j’allais bientôt mourir. Je ne supporterais pas le fait qu’Asa souffre. Moi, ça ria, après ma mort je ne serais plus rien, je ne me souviendrais de rien, je ne penserais même plus, je ne souffrirais donc pas puisque je n’existerais plus. Je m’inquiète pour Asa et ça me rend très triste. Une fois devant chez moi, le crépuscule est là. J’embrasse Asa fermement pour qu’il se taise, je n’ai pas envie de lui parler aujourd’hui.

'Cause we're the masters of our own fate
We're the captains of our own souls
So there's no need for us to hesitate
We're all alone, let's take control
And I was like...

That just ain't right
'Cause we're having too much fun

In a lust for life, in a lust for life
In a lust for life, in a lust for life
Keeps us alive, keeps us alive
Keeps us alive, keeps us alive


Je m’éveille dans mon lit, le soleil chauffe doucement ma peau, ma fenêtre est ouverte, une mésange chante. Je m’habille, cette fois-ci je mets un chemisier blanc avec un short en jean. Je me maquille et prends mon petit déjeuner, puis descend dans la rue. Asa m’attends, il est en train de chanter un air inconnu pour moi. Je le prends dans les bras et j’hume son parfum envoûtant. Je souris, je ne me séparerais jamais de lui. Plus jamais avant mon dernier soupir. Il sourit à son tour et m’embrasse avec fougue, je penche la tête pour que le baiser ai plus de profondeur. Je n’ai sais plus ce qu’il y a autour de moi, je n’entends plus rien. Je ne sens que le vent me caresser le visage, je ne sens que la langue et les lèvres d’Asa. J’ai l’impression d’être au paradis, pourtant je ne suis pas encore morte. Je pose ma main sur l’arbre à côté de nous. Je m’écarte et je lui murmure à l’oreille : « On s’en fout du futur, d’accord ? On s’en fout que je vais mourir. Je veux qu’on profite maintenant, on est dans le présent, on est ensemble. Que dirais-tu d’aller te baigner ? » M’embrasse au cou et me réponds tout aussi d’un volume bas que ma question « Tout ce que vous voudrez, Princesse ».
Une fois au bord du lac, j’enlève mon chemisier et saute dans l’eau. Asa fait de même avec son t-shirt. Il me rejoint et m’enlace par la taille. Il m’embrasse partout, comme si il voulait couvrir de baisers chaque cm2 de mon corps. Nous laissons nos mains et nos bouches aller où bon leur semble. J’ai envie que cet instant dure autant que l’éternité, mais malheureusement, il y aura forcément une fin. Je sens sa peau mouillée contre moi. Je sens l’eau qui me chatouille au niveau de la taille : c’est là qu’elle nous arrive. Je cesse nos caresses et je l’invite à plonger. Nous ne prenons la main dans l’eau. Une fois à la surface, un peu plus loin du rivage qu’il y a cinq minutes, je remarque que mon maquillage coule, mais je m’en fiche pas mal.

Look at you kids, you know you're the coolest
The world is yours and you can't refuse it
Seen so much, you could get the blues
But that don't mean that you should abuse it
Though it's enough just to make you go crazy, crazy, crazy


Je ne pense plus qu’à lui, qu’à ses beaux yeux gris, ses beaux cheveux bruns. Lui ne pense qu’à mes beaux yeux marrons, mes beaux cheveux châtains clair. Nous ne pensons qu’à nous, nous ne pensons qu’à l’amour. Nous ne pensons qu’à la vie, qu’au bonheur, qu’à l’espoir. Je me demande si quelqu’un dans l’histoire de l’humanité n’a été plus heureux que moi, ça doit être impossible.
Nous sortons de l’eau en riant. De quoi ? Je ne sais pas, je n’ai pas envie de savoir. Je m’allonge sur l’herbe fraîche et verte pendant qu’Asa remet son t-shirt. Il m’apporte mon chemisier et je l’enfile. Il me propose : « Ça te dit d’immortaliser notre amour sur le noisetier ?
- Mais mon cœur, notre amour est déjà immortel. Graver nos noms ne feras que le garder sur terre un peu plus longtemps.
- Tu as raison. »
Il sort son canif de son jean et se met à genoux devant l’arbre cherchant l’endroit parfait. Je me lève, lui prends le canif des mains et grave sur le bas du noisetier « Asa et Noa, amoureux et liés pour toujours ». Il contemple mon travail et déclare que c’est parfait. Je lui propose de le présenter à ma grand-mère et il accepte.
Une fois chez moi, je vois mémé sur un fauteuil en train lire. Elle tourne la tête vers nous et son regard se bloque sur Asa. Ce dernier la dévisage sans comprendre. Je m’éclaircis la gorge et dit : « Mémé, je te présente Asa. Asa, voici ma grand-mère.
- Je suis enchantée, fit mémé, Je vais m’absenter jusqu’à ce soir. Ne faites pas de bêtises. »

J’emmène Asa jusqu’à ma chambre et je m’allonge avec lui sur le lit. Je lui caresse la joue tout doucement. Puis il dit brusquement : « Je crois que je veux aller plus loin.
Après un temps de réflexion, je réponds.
- Je crois que moi aussi.
Il pouffe.
- Tu « crois » ?
- Non, je suis sûre ! »
Et c’est parti.

Il me reste que deux mois maximum. Ce que veut dire que je peux mourir maintenant. Mais ça, je n’y pense plus depuis longtemps. De toute façon je n’ai plus peur de mourir. Je suis juste triste. Asa et moi on ne peut être plus proches, nous ne sommes qu’un. A chaque fois que je l’embrasse, à chaque fois que nous faisons l’amour, j’ai l’impression que je vais mourir de bonheur. A chaque fois qu’on se dit au revoir pour le lendemain, j’ai l’impression que je vais mourir de tristesse. Je suis devenue complètement folle, complètement folle d’amour.

Et sans que je m’en aperçoive, au bout de la fin du troisième moi, je m’envole pour de bon.




Elle est morte. Elle est morte. J’ai beau le répéter, je ne m’y fais pas. Je ne m’y ferais sans doute jamais. Je n’ai  même plus de raisons de vivre. Je marche seul, j’erre dans les rues, dans la forêt, au bord du lac. J’ai l’impression qu’elle a laissé sa trace partout. Quand j’entends une mésange, je pense à elle, quand je mange de la purée, je pense à elle, quand je nage, je pense à elle. J’ai envie de dire tout ça à quelqu’un qui la connaissait bien et qui l’aimait aussi. Alors je vais voir sa grand-mère. Elle me sourit et m’invite à m’asseoir à la table. Elle apporte du thé et des biscuits. Elle m’en propose un et me demande : « J’imagine que Noa était ta petite-amie.
- Oui madame. Je l’aimais plus que tout.
- Je t’en prie, appelle-moi Agathe.
- Agathe ?
- Tu ne t’étonnes pas que j’ai les mêmes yeux marron que Noa ? Tu aurais dû faire le lien, si tes deux amours se ressemblait tant, les deux filles devaient être de la même famille. Dès que j’ai t’ai vu, j’ai compris, mais toi, tu ne m’a pas reconnût avec l’âge, je ne vais pas t’en vouloir. Ni pour ça ni pour avoir plus aimé Noa que moi.
- Agathe… Tu… tu sais si Noa a laissé quelque chose pour moi ?
- Je ne sais pas vraiment, vas voir dans sa chambre.
- Une dernière chose. Agathe, je t’aimais beaucoup, tu sais. Mais…
- L’amour s’efface quand on ne l’entretient pas. Je ne sais pas ce que tu vas faire avec Noa. Tu peux choisir de laisser ton cœur pour toujours à elle ou de refaire ta vie, je pense qu’elle comprendrait.
- Je ne peux pas rencontrer quelqu’un d’autre, elle a dit que notre amour était immortel. Je la crois.
- Tel est ton choix. »
Je monte dans la chambre de Noa. C’est comme si elle n’était pas partie. Sa trousse de maquillage est encore ouverte, son lit encore défait, la fenêtre encore ouverte. Je suis sûre qu’elle adorait se réveiller avec les rayons du soleil sur sa figure et entendre une mésange chanter. Je le sais, sinon elle aurait fermé la fenêtre. Sur son bureau, je trouve un petit papier. Je n’ai jamais vu l’écriture de Noa, sauf quand elle a écrit sur l’arbre, mais ça c’était différent, tout était en majuscule et elle se battait avec l’écorce pour arriver à graver. Son écriture est soignée, très belle, toute ronde. Il y a marqué au stylo plume « Pour Asa » J’ouvre la lettre et lit.


Cher Asa,
Quand tu liras cette lettre, je serais morte. Je suis sûre que tu es ici dans l’espoir de trouve un message pour toi. Bingo, tu avais raison. Je trouve qu’il n’y a pas grand-chose à dire, pourtant j’ai envie de te dire un millier de choses mais je n’ai ni le temps ni la place. Déjà, je voudrais que tu retrouves l’amour, que tu ais des enfants. Je le veux pour nous. Fais-le pour nous. Ne crois pas me trahir avec une autre. Tout ce que je veux, c’est que tu sois heureux. Ne m’oublie pas, c’est tout. Je sais que notre amour sera immortel, comme je l’ai dit, mais ça ne t’empêche de trouver une femme. Parce que je refuse que tu vives dans le passé, que tu t’enfermes sur toi-même. Je crois que ça peut changer beaucoup de choses.
Je t’aime bien au-delà de mon corps, je veux que tu le saches.
Noa.


Je comprends les choses beaucoup mieux. Je sors de la maison d’Agathe et je marche vers le cimetière pour la première fois de ma vie.
Elle est là, dans une tombe blanche. Je pose les fleurs que j’ai cueillit en chemin pour elle. Ca mort n’était pas un au revoir, j’en suis certain.
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